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LE ROYAUME DE BAHAM [Cameroun : Message du Chef de l'Etat à la Jeunesse]

Le Royaume du Peuple Baham

GUA GUEFFA TA'A TOMDJAP

Sa Majesté POUOKAM II Max, Roi des BAHAM

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Message du Chef de l'Etat à la Jeunesse


Par RoyaumeBAHAM.com

11 février 2010



PresidentCamerounais

Chers jeunes compatriotes,

L’année 2010, vous l’avez compris, ne sera pas une année comme les autres. Elle marquera en effet le cinquantième anniversaire de notre accession à la souveraineté.

Cet événement mémorable revêt évidemment pour tous les Camerounais une importance considérable puisqu’il les a rétablis dans leur dignité d’homme et de citoyen. Mais pour vous, chers jeunes compatriotes, il doit avoir une signification particulière.

Il ne serait pas surprenant en effet que vous, qui êtes nés deux ou trois décennies plus tard, considériez qu’il s’agissait là de l’aboutissement normal d’un processus historique, en quelque sorte inéluctable. Peut-être. Mais n’ayez garde d’oublier, ainsi que je le rappelais il y a quelques semaines, que ce fut d’abord un rêve impensable pour lequel des jeunes gens comme vous ont lutté, se sont sacrifiés, et par la suite ont consacré leur vie à construire un Etat et former une Nation.

Au cours de ce demi-siècle d’exercice de notre souveraineté, beaucoup de choses ont changé, quoi qu’en pensent certains. Jetez un coup d’œil sur ces photos jaunies prises à l’aube de notre indépendance. Nos villes n’étaient que de gros villages, nos routes des pistes poussiéreuses. La majorité de notre peuple n’avait pas accès à l’école et encore moins à l’université, puisqu’il n’y en avait pas.

Voyez le chemin parcouru.

Le premier devoir que la fidélité à l’idéal des pionniers de notre indépendance vous impose, sera de préserver et de consolider les acquis des cinquante dernières années.

D’abord, en matière de démocratie. Notre pays disposera bientôt d’un système démocratique achevé. Ce n’est pas la moindre de nos conquêtes. Il vous reviendra de continuer à le faire fonctionner sans heurts, dans un esprit de tolérance et conformément à l’intérêt général. C’est, vous le savez, la seule façon de garantir notre stabilité et d’assurer notre progrès économique et social.

Mais, dans l’immédiat, vous devrez tirer le meilleur parti de l’effort exceptionnel fait par la Nation pour perfectionner notre système scolaire et universitaire. Conformément au contrat moral que j’ai passé avec vous, des moyens importants ont été mobilisés pour améliorer l’offre et la qualité de la formation.

Je ne reviendrai pas, comme l’an dernier, sur le détail de ce qui a été accompli, car vous pouvez vous-mêmes constater que de nouvelles écoles et de nouveaux établissements secondaires ont été construits, que des milliers d’enseignants ont été recrutés à tous les niveaux, que des infrastructures de toutes sortes ont été édifiées pour améliorer les conditions de vie des étudiants et des enseignants, que de nouvelles facultés, de nouveaux instituts et laboratoires ont été ouverts, que des dispositions ont été prises pour professionnaliser les divers ordres d’enseignement, que des crédits ont été dégagés pour faciliter la recherche et encourager les meilleurs étudiants, etc., sans que cette énumération soit exhaustive.

Retenez de ceci que les promesses qui vous ont été faites ont été tenues. Au total, depuis plusieurs années, c’est près du cinquième du budget de l’Etat qui a été consacré au développement du secteur éducatif. Cet effort sera poursuivi en 2010.

Chers jeunes compatriotes,

Les compétences que vous aurez acquises et qui feront de vous les élites de demain, devront être mises au service du développement de votre pays. Ce sera votre deuxième priorité. Il convient donc que vous vous y prépariez.

J’ai en effet la conviction que dans les prochains mois, nos grands projets de développement vont connaître une évolution qui avait été ralentie par la crise et, il faut bien le dire, par l’inertie de certaines administrations. Les domaines de l’énergie, des mines, de l’industrie, de l’eau, des infrastructures, de l’agriculture seront concernés. Nous aurons donc besoin de plus d’ingénieurs, d’économistes, de médecins, d’enseignants, de statisticiens, de techniciens, de spécialistes de tous ordres.

Cette relance devrait être un puissant levier pour faire baisser le chômage qui est actuellement le mal dont notre jeunesse souffre le plus. J’ai toujours pensé en effet que la vraie solution de ce problème viendrait du redémarrage de notre économie. Nous n’avons pas pour autant négligé, à côté des actions du Fonds National de l’Emploi, celles que proposent le Programme d’Appui à la Jeunesse Rurale et Urbaine qui a généré des milliers d’emplois directs et indirects et le Projet d’Insertion socio-économique des jeunes qui a permis la création de 35 coopératives de production.

Mais la participation des jeunes au développement n’est pas seulement une affaire de compétence technique. Elle suppose également un engagement personnel de caractère civique. C’est l’objet du Plan Jeunesse qui a été soumis à l’approbation du Gouvernement et du Conseil National de la Jeunesse qui a pris corps récemment avec l’élection de ses organes dirigeants. Vous disposez désormais d’une plate-forme de dialogue et de consultation qui favorisera la prise en compte de vos aspirations dans les stratégies de développement. Le Service Civique National de Participation au Développement, dont les textes constitutifs doivent être prochainement approuvés, viendra apporter sa composante opérationnelle à ce dispositif.

L’engagement des jeunes au service du développement a également une dimension morale, voire patriotique, à base de solidarité citoyenne et de dévouement à l’intérêt général. Ces vertus doivent être cultivées dans les différentes structures associatives animées par le Ministère de la Jeunesse. Ce sont elles qui détourneront les jeunes des déviations devenues courantes dans les sociétés modernes et notamment de la corruption qui a fait tant de mal et de tort à notre pays.

Chers jeunes compatriotes,

Il y a aussi d’autres tâches qui vous reviendront en propre au cours des prochaines décennies. Elles dépassent largement le cadre de nos frontières nationales. Ce sont ces grands défis du 21ème siècle qui sont autant de graves menaces pour l’humanité, dont la communauté internationale a pris tardivement conscience.

D’abord, le réchauffement climatique. La question a été portée récemment au premier plan de l’actualité avec la Conférence de Copenhague. Même si celle-ci n’a pas atteint ses objectifs initiaux, elle n’en a pas été pour autant un échec, les participants ayant reconnu l’importance et l’urgence du problème. En tout état de cause, il s’agit là d’une affaire de longue haleine.

Le Cameroun est concerné à un double titre. Comme « victime », si je puis dire, avec l’assèchement du Lac Tchad, la désertification de sa partie septentrionale et la montée des eaux océaniques. Mais aussi comme partie prenante de solutions puisque nous avons la responsabilité d’une partie du bassin du Congo, deuxième poumon de la planète.

Vous aurez donc un rôle à jouer dans la recherche de compromis et de compensations dans le cadre de la négociation qui s’est engagée à Copenhague et qui se poursuivra probablement longtemps encore. En attendant, il serait souhaitable que vous vous impliquiez dans les différentes campagnes de protection de l’environnement et en particulier dans l’opération « Sahel vert » qui vise à reboiser de larges portions du territoire national. L’augmentation de la pollution atmosphérique dans notre pays, en raison de l’intensification de la circulation automobile et des rejets industriels, devra également retenir votre attention.

Autre défi à relever, celui de la pénurie alimentaire qui a provoqué, il n’y a pas si longtemps, des troubles à travers le monde. Normalement, notre pays dont la vocation agricole est évidente ne devrait pas être concerné. Et pourtant nous importons de grandes quantités de riz, de maïs et d’autres céréales que nous pourrions produire, ce qui compromet évidemment l’équilibre de notre commerce extérieur.

Cette situation est paradoxale. Il nous faut absolument revoir cette question dans son ensemble, développer la culture du riz et du maïs, relancer celle du plantain et favoriser celle des autres cultures vivrières. Nous pourrons ainsi non seulement nourrir notre population, mais aussi vendre en abondance nos produits aux pays voisins. Cela supposera bien entendu le désenclavement des parties de notre territoire qui peinent à écouler leur production. On peut aisément imaginer l’impact d’une telle politique sur l’emploi et le niveau de vie dans nos zones rurales. Beaucoup d’entre vous pourront en être les acteurs.

Vous devrez également apporter votre contribution à la lutte contre les pandémies telles que le SIDA, la tuberculose et le paludisme qui sont nos principales causes de mortalité. L’Etat a déjà fait à ce sujet un effort considérable dans le cadre de sa politique de santé publique en construisant de nouvelles infrastructures sanitaires et en modernisant leurs équipements. Le traitement des pandémies a été rendu plus accessible. C’est à vous qu’il reviendra de poursuivre ce combat jusqu’à l’éradication de ces fléaux.

Enfin, et ce ne sera pas la moindre de vos tâches, vous devrez prendre le relais de la lutte contre la pauvreté qui touche près de 40% de notre population. Cette inégalité qui concerne tous les aspects de la vie : alimentation, santé, éducation, conditions d’existence, etc. est intolérable dans une société qui place la dignité humaine au premier rang de ses valeurs. Bien que des efforts notables aient été faits au cours des dernières années pour la faire reculer, je suis bien conscient que nous ne viendrons à bout de la pauvreté qu’au prix d’un engagement plus fort qui s’inscrira dans la durée.

J’aurais aimé, avant de conclure, pouvoir me féliciter avec vous du parcours des Lions Indomptables à la récente Coupe d’Afrique des Nations. Le sort en a décidé autrement. Notre équipe nationale qui est en pleine mutation a pourtant montré de grandes qualités. Laissons la mûrir et continuons à lui faire confiance. Je suis sûr qu’au prochain Mondial, elle est capable de surprendre.

Je saisis cette occasion pour vous dire que j’envisage de mettre à l’étude la création d’une Ecole Supérieure de Formation au Football qui, en liaison avec le Ministère des Sports et de l’Education Physique et le Ministère de la Jeunesse ainsi qu’avec la Fédération et les Académies existantes, aura pour mission d’encadrer et de perfectionner les jeunes qui manifesteront des dispositions exceptionnelles pour notre « sport-roi ».

Chers jeunes compatriotes,

Je vous ai longuement parlé des défis les plus urgents auxquels vous aurez à faire face au cours de ce siècle qui sera le vôtre. D’autres apparaîtront à coup sûr. Mais le progrès continu de la science et des technologies vous apportera de nouveaux moyens pour les affronter.

Il vous faudra donc aborder ces épreuves avec confiance. Avec d’autant plus de confiance que vous aurez foi en l’avenir de votre pays et que vous aurez acquis les savoirs nécessaires à la compréhension du monde de demain.

Car il ne faut pas s’y tromper, c’est un nouveau monde qui s’annonce, pour ne pas dire une nouvelle civilisation. Pour ne pas être marginalisés, vous devrez être parmi les meilleurs. Je vous en crois capables.

Bonne fête à toutes et à tous !

Vive la jeunesse camerounaise !

Vive le Cameroun !






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